Gossip Coco Accro à sa plume
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| Sujet: American Nightmare 2 : Anarchy Lun 2 Jan - 18:58 | |
| Réalisation et scénario : James DeMonaco Genres : Action, horreur, science-fiction, thriller (int -12 en France, classé R aux USA) Durée : 103 minutes RésuméLeo, un homme sombre et énigmatique, brigadier de police, est hanté par la disparition de son fils. S’armant d’un arsenal offensif et défensif, cet homme possédé est résolu à se purger de ses démons. Eva, une mère célibataire tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts, et sa fille adolescente Cali vivent dans un quartier défavorisé et n’ont pas les moyens de s’offrir une bonne protection. Quand une poignée de «purgeurs» masqués pénètrent chez elles et les capturent, elles n’ont d’autre choix que de s’en remettre à leur libérateur fortuit, Leo. Au détriment de sa mission de vengeance «autorisée» contre celui qui a porté préjudice à sa famille, Leo, témoin de l’enlèvement d’Eva et Cali, ouvre le feu sur leurs agresseurs alors que Shane et Liz, un couple sur le point de se séparer, sont les victimes d’un acte de sabotage sur leur voiture à quelques minutes seulement du début de la Purge. Trouvant refuge dans le véhicule blindé que Leo a laissé ouvert pour porter secours à Eva et Cali, Shane et Liz s’allient alors à eux pour tenter de se défendre contre ceux qui ont la ferme intention d’exercer leur droit à la tuerie. Alors que ces cinq nouveaux alliés sont poursuivis à travers la ville, dans un sinistre jeu de «tue-moi ou je te tue» effaçant la frontière entre vengeance sponsorisée et justice humaine, tous sont amenés à remettre en question tout ce que leurs dirigeants leur ont toujours prôné. Mon avisRevu récemment et ayant enfin découvert le troisième volet de la saga, j’ai décidé de poster enfin ma chronique sur American Nightmare 2 : Anarchy. Et l’une des prochaines chroniques portera sur le troisième volet.
Si dans le premier film, la Purge annuelle était filmée d’un point de vue intérieur avec la famille Sandin, offrant un côté claustrophobique où, en dépit du système de sécurité d’une riche famille américaine (incarnant la réussite et le rêve américain, ironie en rapport avec le titre du film), cette dernière réalise le prix de la vie et mettant en scène l’un des personnages clés du second et troisième volet, le SDF qui n’est d’autre que Dante Bishop, le second volet exploite beaucoup plus l’idée de la Purge et son impact dans la société. Là où le 1er virait au Home Invasion sans vraiment nous explorer le potentiel du postulat de départ, à savoir le crime légalisé pendant 12 heures une fois par an, le second aborde plus frontalement le sujet en dépeignant au vitriol une société qui n’a trouvé de réponse à la criminalité et au chômage qu’une nuit de violence où les instincts les plus meurtriers peuvent s’exprimer en toute impunité. Certes, fiction dystopique mais on peut aussi le voir sous une une matérialisation sans doute extrême et, espérons-le, peu probable de cette montée des populismes, du repli sur soi et de la haine de l’autre, en particulier du pauvre considéré comme assisté ou parasite par une partie des élites et qui se développent ces dernières années. L’élection de Donald Trump ou encore le Brexit en sont quelques uns des symptômes d’une société en perdition, où les points de repères et les valeurs classiques semblent voler en éclat. Dans le film, le droit à tuer est finalement le produit ultime d’une société en déliquescence qui ne trouve plus que dans le consumérisme un sens à la vie et où « avoir des droits » prend le dessus sur son pendant, « avoir des devoirs » puisque ce droit de tuer, qu’il soit dans un but de vengeance et de justice personnelle ou qu’il soit dans la totale gratuité et le sadisme le plus pur. Ce postulat prend encore plus de sens dans l’espace de chasse créé par des gens de pouvoirs qui ont trouvé un autre moyen de distraction pour cette nuit de tuerie. Le rêve américain est devenu le cauchemar américain.
En dépit de nombreuses situations téléphonées ou peu crédibles avec Leo tel un super héros qui n’en porte pas le nom et qui arrive à pratiquement garder en vie quatre autres personnes dont la fille qui est un vrai boulet, cliché récurrent dans les films de survival, le film comporte quelques séquences solidement troussées avec des purgeurs qui commencent à avoir du style (le must restera quand même certains du troisième volet). Il est regrettable d’ailleurs que leurs rôles restent finalement mineurs comparativement aux milices qui ramassent des sdf ou autres pour satisfaire la soif des puissants. C’est sans doute la grande faiblesse de cette saga qui ne parvient pas à complètement transcender son postulat de base.
Si la fin un peu bisounours, à l’image du premier, avec le changement de Liz qui réclame à son tour de pouvoir purger afin de calmer sa colère à la suite de la mort de son petit ami alors que Leo, finalement, renoncera à assouvir sa vengeance personnelle, il montre aussi les possibles raisons d’être de certains purgeurs. Et là aussi, je trouve dommage que ce potentiel n’est pas véritablement exploité. Il y avait mine d’idées pour expliquer comment les gens se sont accomodés d’un tel principe qui est inscrit dans la constitution alors qu’un tel principe viole les fondements même des valeurs humanistes.
En conclusion, le volet 2 de la Purge est largement supérieure au premier film. Néanmoins, les quelques faiblesses pré-citent minorent la qualité finale d’un film qui reste néanmoins un bon divertissement. _________________ « La fanfiction est la matière noire de la culture, invisible pour le grand public mais incroyablement massive. » Lev Grossman - Spoiler:
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