Gossip Coco Accro à sa plume
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| Sujet: House of Cards Jeu 20 Mar - 13:09 | |
| HOUSE OF CARDS Informations généralesAuteur : Beau Willimon Type : Drame, thriller politique Nombre de volumes/Episodes : 2 saisons, 26 épisodes Acteurs principaux Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara, Corey Stoll, Kristen Connolly Résumé/Synopsis - Citation :
Frank Underwood, élu démocrate à la Chambre des représentants et whip de la majorité, a aidé Garrett Walker à devenir président des États-Unis en échange de la promesse de devenir Secrétaire d'État. Mais, avant l’investiture de Walker, la chef de cabinet Linda Vasquez lui annonce que le Président n'a pas l'intention d'honorer sa promesse. Furieux, Underwood et sa femme Claire (qui comptait sur la nomination de son mari pour développer son groupe d'activistes environnementaux dans d'autres pays) s'adaptent pour détruire ceux qui s'opposent à leurs projets. Manipulateur, intelligent, tueur, parfois cruel, Frank se met donc à la recherche de pions pour mener sa croisade vers la vice-présidence. Il trouve pour ce faire le député de Pennsylvanie Peter Russo, manipulable du fait d'une vie privée dissolue, et la jeune et ambitieuse journaliste Zoe Barnes qui sera assassinée par Frank Underwood. Il va tracer sa route pour conquérir les sommets du pouvoir, tout en faisant part de ses commentaires au spectateur en brisant le quatrième mur.
Mon avisUne très agréable surprise! Je me permets de citer une critique qui résume parfaitement mon avis. - Citation :
- Cette série (inspirée d'une autre vieille série, anglais cette fois) est passionnante pour deux raisons (la première est la seule qui soit nécessaire en réalité) : . elle est impeccablement écrite, réalisée et interprétée. Jubilatoire et cynique, elle nous entraîne dans les arcanes du pouvoir, à Washington, avec une maestria qu'à vrai dire possèdent seules les séries américaines (on imagine mal "Les hommes de l'ombre" leur faire de la concurrence). Franck et Claire Underwood (Kevin Spacey et Robin Wright) sont un "power couple": Ils peuvent être infidèles sexuellement, ils ne s'en aiment pas moins profondément et ont passé un pacte : leur ascension vers le pouvoir est une entreprise - au sens littéral et entrepreneurial - commune : c'est Underwood S.A. Ils sont comme ces grands fauves venus boire au trou d'eau sous la lune : ils ont l'air calme mais ce sont des carnassiers toujours à l'affût (ce n'est pas pour rien que Frank a une passion pour les côtes de porc de son ami le restaurateur Freddy) Autour d'eux gravitent politiques et journalistes, autant de microcosmes que dont nous explorons les arcanes.
Mais ce qui est aussi passionnant (bien qu'incidemment puisque la série a été diffusée tout à fait traditionnellement en France sur Canal+ avant d'être disponible en VOD puis en vidéo) dans "House of Cards", c'est ce qu'elle nous dit des nouvelles formes narratives. Elle a été conçue par/pour Netflix aux USA (un site et non plus une chaîne de télé donc), c'est-à-dire pour les spectateurs de l'ère 2.0. Dans sa forme, c'est une série qu'on peut regarder à l'ancienne, à la télé, semaine après semaine, ou par groupes d'épisodes, ou au cours d'un seul week-end (on appelle cela le "binge watching". Il faut que tout soit vite disponible pour plaire à ceux qui sinon zapperaient, ou iraient chercher des réponses "illégales" (en téléchargeant ailleurs...). C'est aussi une série "horizontale". Ce que j'entends par là, c'est que les séries sont généralement "verticales" : leurs créateurs les ont conçues, nous les recevons de façon passive. Parfois, une voix off ("Dexter") nous donne un semblant de familiarité, mais à bien y regarder (ou écouter), nous restons en dehors. Ici, Kevin Spacey alias Frank Underwood nous fixe dans les yeux, face caméra donc, et nous révèle tous ses secrets. Autrement dit, il abolit la distance (il n'y a plus d'écran) mais surtout, ainsi, il fait de nous ses complices. Quoiqu'il soit prêt à faire pour parvenir au pouvoir - et il est prêt à tout -, nous sommes à ses côtés, donc POUR lui et contre ses ennemis qui sont aussi les nôtres. Cette idée géniale culmine dans un épisode où Underwood fait un grand discours lyrique à ses électeurs locaux, livrant des souvenirs personnels poignants. Au moment où nous pourrions être émus, il casse ce début de pathos pour s'adresser à nous (de tels apartés ne sont jamais visibles par les autres acteurs, précisons-le, juste de nous, téléspectateurs) et nous avouer qu'il n'en pense pas un mot. Tant de cynisme devrait nous le rendre antipathique. Mais comment détester celui qui a fait de nous ses confidents ? Brillant. _________________ « La fanfiction est la matière noire de la culture, invisible pour le grand public mais incroyablement massive. » Lev Grossman - Spoiler:
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